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Le Pouvoir De L'Empathie Sur Le Corps Humain



La qualité de nos relations nous affecte en profondeur. Il est primordiale de se rappeler que nous sommes des animaux sociaux. Ce qui signifie que notre vie et notre développement dépendent de nos relations. Et parmi les qualités relationnelles dont nous avons besoin figure l'empathie.


Qu'est ce que l'empathie ?


Selon Dan Siegel (PHD), "l'empathie est notre capacité à percevoir et expérimenter ce que ressent un autre individu" ( le terme individu n'excluant pas les animaux). Quand nous sommes en état d'empathie, non seulement nous accédons à une perception de l'état interne de l'autre, mais également à une simulation, une reproduction de l'état de l'autre en nous.


On peut aisément comprendre l'intérêt social d'une telle aptitude. Savoir dans quel état se trouve l'autre nous permet d'ajuster notre état interne pour y répondre, et favoriser l'accordage, l'équilibre de la relation, ou bien l'activation de nos systèmes de défense. Si la personne en face de nous devient dangereuse ou menaçante, peut être serait il opportun de s'éloigner. Si au contraire elle semble en détresse émotionnelle (peur, tristesse...) peut être devrions nous nous approcher et lui proposer notre aide. C'est grâce à l'empathie que nous pouvons faire cela.


d'après Empathic Care and Distress: Predictive Brain Markers and Dissociable Brain Systems, by Yoni K. Ashar et al., 2017.


La Recherche : Médecins et Empathie


En 2009, l'équipe du Dr David Rakel (MD) de l'université du Wisconsin (USA) publiait une recherches intitulé « Praticiens empathiques et durée d’un rhume, Rakel & al., 2009 ». (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2720820/pdf/nihms113039.pdf")


L' objectif de cette étude était d'évaluer la relation entre l'empathie et le soin d'un simple rhume lors dune visite médicale.


Au total, 350 sujets âgés de plus de 12 ans ont reçu soit une procédure standard, soit une version "améliorée" de la consultation des médecins, dans des tests contrôlés et randomisés. La consultation améliorée portait l'accent sur l'empathie du praticien.


Le patient évaluait ensuite la séance grâce au CARE, un questionnaire évaluant la relation et l'empathie du médecin.


La gravité du rhume était évaluée par lavement nasal pour mesurer les cellules immunitaires IL-8 (interleukin-8), ainsi que la durée du rhume.


Les résultats ont montré que pour les 84 sujets qui ont rapporté un score maximum pour le CARE, leur niveau de gravité du rhume était significativement plus bas que celui des autres participants, leur niveau d'IL-8 plus élevé, et ils rapportaient une guérison d'un jour plus rapide.


La conclusion, et non des moindres, est que l'empathie du soignant perçue par le patient prédit significativement la durée du rhume, sa sévérité, et les changements du système immunitaire du patient.


Quelles implications ?


Ces résultats impliquent tout simplement qu'en étant emphatique avec quelqu'un, on a le moyen d'agir directement sur son système immunitaire. Rien que ça ! Si ce n'est pas du lien Corps-Esprit, qu'est-ce que c'est ? Projetons donc ces données dans notre système de soins...


En France, pensez vous que le monde médical soit perçu comme emphatique par ses patients ? Je ne connais aucune recherche pouvant répondre à cette question. Mais comme beaucoup de gens, j'ai une expérience personnelle en la matière. Et d'après mon expérience, ce n'est pas toujours le cas. Il y a maintenant 14 ans de cela, on m'a diagnostiqué un cancer de la thyroïde. Savez-vous ce que m'a dit le médecin pour me l'annoncer ? "Ce n'est rien. On l'enlève, et c'est un cachet à vie ". Comme vous pouvez le voir, l'empathie n'était pas son fort. Par contre, hyper balaise en banalisation et en déni. Vous comprenez certainement que j'ai préféré changer de médecin après cela. J'avais déjà un cancer à digérer, et gérer les bêtises de mon médecin était au-dessus de mes forces. J'avais 31 ans, j'étais en pleine forme (croyais-je), et j'allais me retrouver à vivre dans une fatigue chronique qui ne m'a pas quitté depuis (ça fait 9 ans). Devoir calculer sans cesse mes sorties pour ne pas être trop fatigué. Ne plus pouvoir faire de sport, alors que je pratiquais les arts martiaux à haut niveau. Avoir des maux de tête sans comprendre pourquoi. Et j'en passe. C'est tout cela, que ce cher médecin appelait "Ce n'est rien. »


Outre mon cas personnel, qui est loin d'être isolé, je me pose personnellement la question des implications financières en terme de santé publique d'une telle recherche. Si un simple rhume peut être plus vite soigné simplement grâce à de l'empathie, qu'en est il des maladies plus graves ? Combien de jours de traitements et de souffrance pourraient ils être économisés ? Combien de jours d'arrêt de travail pourraient ils être évités ? Rien qu'avec un système soignant plus humain, favorisant l'empathie. Évidemment, cela demanderait beaucoup de remises en question sur le fonctionnement du système de soin actuel. Comme par exemple intégrer que le monde émotionnel a (au moins) autant de valeur que le monde rationnel. Car parler d'empathie, c'est nécessairement parler d'émotions, de celles des autres et aussi des nôtres. Nous en reparlerons.


En attendant une véritable évolution de nos comportements dans ce monde, je ne peux que vous encourager à développer votre empathie. Envers les autres, et envers vous-même. J'en suis persuadé, vous êtes certainement trop dur envers vous même. Et vous avez du mal à reconnaitre votre propre souffrance. Ceci est le symptôme du manque d'empathie que vous avez subi. Mettez fin à cela. Au plus vite. Votre vie en sera transformée. Et comme vous l'avez lu, votre santé aussi.


Par Julien Baillet




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